jeudi 15 janvier 2015

Semaine 3 de l'an 2015 - Destinataire Mes Hautes Lumières

Musique de la semaine à écouter: Les hautes lumières de Fauve 

Mes Hautes Lumières, 

L'heure est grave, trop grave qu'on ne peut tous réagir de la même façon. En effet, le début d'année 2015 nous pousse à bout. Il nous fatigue, nous énerve, nous lasse, nous choque, nous laisse sans voix, nous fait pleurer, nous tue, nous indigne, nous révolte, nous attriste, nous oblige à faire des deuils, nous impose des choix, nous impose des voies à suivre, nous fait subir la vie, nous fait perdre notre humour, notre joie de vivre et notre bonheur, nous épuise, nous rend solitaire, nous affole, nous effraie... et j'en passe. 

J'en ai vécu des début d'années, mes hautes lumières, mais celle-là est particulière. Je ne parlerais pas de l'attentat de Charlie Hebdo, où l'espace de quelques temps nous avons tous changé de prénom, nous avons tous changé d'identité, nous nous sommes tous réunit. Mais cela ne durera pas. Non, je ne suis pas pessimiste, j'ai simplement observé le monde et sa façon d'être. Nous nous rassemblons tous sous le coup de l'émotion et comme le monde est égoïste et hypocrite nous regarderons à nouveau notre nombril, nous retournerons à nos soucis quotidiens sans oublier, non. Mais en passant outre, en se disant que ça ne recommencera pas. Qu'on a suffisamment montré l'union patriotique française et qu'on est tous derrière notre belle démocratie avec toutes ses libertés, qu'on est indigné quand on y touche, qu'on ne reste pas insensible aux meurtres, au massacre. Mais arrêtons de nous leurrer, cette démocratie, ce système français on le critique tous, toute la journée. Enfin, passons, j'ai dit que je ne parlerais pas de cet attentat, alors continuons, mes hautes lumières. 

Ce début d'année a un goût de grande fatigue pour moi, d'usures, de stop, de assez, de "j'en peux plus". Peut-être que j'ai trop de boulot? Peut-être que sans vacances c'est dur de garder les pieds sur terre? Peut-être que je ne me sens pas soutenu dans ma démarche par ma famille? Peut-être que je revis la séparation de mes parents et surtout le sentiment de solitude et du poids du monde qui s’abat sur vos épaules quand vous êtes fille unique, alors que je me lance dans le vide niveau professionnel? Peut-être que le fait que Celui avec qui tout est simplement simple vit un deuil particulier, qui me renvoi au mien et à mon sentiment d'impuissance dans mon soutien envers lui? 

En tout cas, ce début d'année a cette envie folle de vacances au bout du monde, ce besoin de souffler, de respirer le grand air, l'air pur qu'on nous enlève à chaque fois qu'on nous contraint à faire quelque chose, à subir, à perdre notre liberté. J'ai le sentiment qu'on m'a coupé les ailes, qu'on ne veut plus que je vole, que je crée, que j'écris. Je lutte au fond de moi, incessamment, contre tout ça. Mais je n'ai plus le temps. Je me retrouve enfermée dans le corps du petit lapin blanc d'Alice au pays des merveilles. Je cours après le temps, je ne peux plus me poser, que ce soit dans mon corps ou dans ma tête. Je cours pour ne plus penser ou même panser. Je ne peux plus, je suis à bout de force. Mais où êtes vous mes Hautes Lumières? 

D'habitude, il y a toujours cet élan autour de moi, ces instants d'amour et d'amitiés qui m'apportent tant. Et aujourd'hui je me rends compte que si je ne fais rien, rien ne se passe. Si je ne réunis pas les gens, je n'existe pas. Sauf que ça m'épuise de toujours demander, toujours organiser, toujours prévoir. Où est l’instantanéité du moment? Où est la spontanéité des émotions, des rencontres, des mots et des gestes? Rassemblez-vous mes Hautes Lumières! Vous êtes tout ça et vous manquez à ma vie. Donnez moi ce souffle d'air nouveau dont j'ai tant besoin en ce moment. J'ai besoin de surprises de chaque jour. Je veux simplement m'émerveiller de chaque instant, de chaque minute que la vie m'offre mais si vous vous éteignez, que vais-je voir dans le noir? 

Mes Hautes Lumières vous êtes mes amis, ma famille, celui avec qui tout est simplement simple, vous êtes toutes les personnes que je croise dans ma vie et qui laisse en moi des traces indélébiles. Brillez! Vous êtes magnifiques quand je vous vois. Vous êtes des étoiles si lumineuses! Partons simplement à la découverte du monde avec tous nos regards qui s'entrecroisent. Prenons nous la main et courrons, fuyons la noirceur. Moi j'irais n'importe où mais qu'avec celui avec qui tout est simplement simple, qui m'apporte son soutien indéfectible, sa lumière, son amour, sa compréhension. C'est avec lui aussi que je vis mes plus Hautes Lumières, avec lui que je les partage, à lui que je les offrirai! 

Merci de partager avec moi toutes ces Hautes Lumières. Aux prochaines que nous vivrons ensemble. OK? - Etretat Août 2014.



Après la nuit Avant le jour Et à travers les roselières Après la nuit Avant le jour J'irai chercher les hautes lumières Aux innocents les mains pleines Je t'emmène lancer les médailles Dans l'eau bleue des fontaines Et cueillir à nouveau ces visions Qu'on s'offrait autrefois comme des couronnes 
Ces visions qu'on s'échangeait Pour se dire, pour se rappeler Je suis veilleur, tu es musée Je veux sentir les feuilles de menthe craquer Sous nos dents avec la chlorophylle qui s'échappe Et te faire écouter le son de carillon Que fait le claquement des drisses de pavillons contre les mâts Avec en fond le grand fracas de la mer qui rapporte Et au-dessus la procession d'cargots des nuages bas et blancs J'voudrais te faire rencontrer les femmes cyprinées des bal queen (??) Qu'elles nous habillent de robes et de diadèmes Au croisement d’Amsterdam et de la 80ème Pendant que moi j'te mettrai au poignet Des bracelets de tissus qui deviendront des bracelets de fleurs Puis des rubans, puis des violons J'porte le blason de mon clan Je l'ai désormais gravé sur la face visible de mon coeur Mais ça ne fait pas mal rassure toi au contraire J'ai fais broder le souvenir étincelants sur deux manteaux de nuit Que m'ont offerts des frères tisserands, drapiers canus J'ai à la main mes haussières Je suis prêt 

Après la nuit Avant le jour Et à travers les roselières Après la nuit Avant le jour Je t'offrirai les hautes lumières Aux innocents les mains pleines Je t'emmène plonger dans la Seine Et nager dans les courants forts de Beauchamp Nager dans les rivières, remonter les ruisseaux Puis prendre un bain brûlant Où je laverai ta peau au lait d'ânesse Avant de sécher ton corps moi-même, comme avant Quand on était adolescents Je veux faire l'amour dans les champs Dans les clairières, dans les taxis Je veux faire l'amour partout Même sur les toits de Paris Je veux résider au creux de ton cou 


Et dans tes draps parfumés au lilas Tandis qu'une madre enveloppé d'un châle rouge Bénit nos fronts en silence Avec des croix de baume au camphre J'te montrerai comment décrocher les boules blanches des symphorines Pour les éclater sous nos pieds et entre nos doigts Avant d'aller regarder la lumière d'un lampadaire qui rougoie Et qui vacille sous les berges du fleuve endormi dont les risées de vent emplissent la surface J'veux offrir cette cigarette à ma mère, Cette cigarette d'après la guerre et son odeur vanillée J'temmène voir le granite rose de ces îles qu'on peut pas déplacer mais c'est pour nous protéger J'temmène tout rejouer, peut être tout perdre mais p't être aussi tout rafler, tout braquer, tout gagner Après la nuit Avant le jour Et à travers les roselières Après la nuit Avant le jour Je t'offrirai les hautes lumières Aux innocents les mains pleines, Je t'emmène voir Tolède, Cabourg, Vienne et Navone Toucher la faience des rues de Lisbonne Et l'marbre blanc, lisse et brillant des palais J'veux entendre les salam des chauffeurs Et qu'ils nous cirent "Les enfants j'vous emmène à Orléans si ça vous plait" J'veux t'offrir le tintememnt des couverts d'argent contre le cristal et les mots précieux des miens J'veux écouterles histoires des anciens encore et encore Ces histoires millénaires qui renaissent On s'est connu il y a trois mille ans Et on s'retrouve maintenant et nos enfants en feront de même J't'emmène loin des griffes de la colère Loin des regrets, loin des nausées J't'emmène moin de la barbarie et des odeurs de kérozene brulé J'temmène courir après des filles, après des garçons, après des rêves Et contempler les vivants, Ces gens qu'on croise parfois qui nous font tomber amoureux pour deux pour trois On doit encore parcourir la terre On doit trouver cent mille frères Et cent mille soeurs pour plus jamais être seul dans les cimetières Alors sur la colline du Palatin Par dessus les dômes byzantins Bientôt nous serons postés Nous armerons nos flèches de diamant pour devenir sagitaires Et décrocher les hautes lumières Après la nuit Avant le jour Et à travers les Roselières Après la nuit Avant le jour Je t'offrirai les hautes lumières Après la nuit Avant le jour Et à travers les roselières Après la nuit Avant le jour Je t'offrirai les hautes lumières

Fauve 


Merci. 
Mam'z'aile Oménie. 

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