lundi 23 juin 2014

Semaine 26 de l'an 2014 - Destinataire: Mon petit coeur fermé à 45 tours.

Musique de la semaine à écouter: Bang Bang de Sheila

Cher petit cœur fermé à 45 tours, 

Mon petit cœur, tu as solidement fermé ta porte depuis plusieurs années déjà. Tu n'as jamais voulu me faire de mal en faisant ça. Je dirais même que tu m'as protégée de grands fous. A force de trop souffrir, tu as préféré te dire que ça ne recommencera jamais. Trois ans bientôt que je n'ai plus senti de pulsation en toi. J'ai eu plusieurs fois l'illusion que tu allais permettre à de grands hommes de franchir le seuil de tes battements. Mais non, à chaque fois, tu me faisais comprendre que je n'étais pas prête à ça. Que le temps était le meilleur de mes alliés. Qu'il fallait que je le laisse agir, que je le laisse soigner tes blessures. Car même si je me suis vaillamment relevée de cette descente aux enfers, toi tu n'as pas su en guérir tout de suite. J'ai été égoïste, pensant qu'il suffisait de m'ouvrir aux autres, sans t'écouter, en me laissant aller au plaisir et au désir plutôt qu'aux sentiments "d'aimer". Alors excuses moi d'avoir été aveugle, d'avoir été sourde, de ne pas avoir simplement toucher du doigt ta douleur. Mais j'ai du faire sans toi. Toi qui m'indiquais à chaque rencontre un électrocardiogramme plat. 

Je me suis perdue à plusieurs reprises sans toi pour me guider. Mon instinct prenait parfois le relais pour m'indiquer simplement que je ne suivais pas la bonne direction du tout. Mes amis les plus sincères ont su aussi être mes gardes fous, me prévenant des impasses dans lesquels je m'engouffrais tête baissée. C'est difficile de ne plus ressentir de sentiments purs et puissants. Tu as préféré te taire comme si je serais incapable de t’entendre à nouveau. Comme si "l'amour" ne serait plus accessible pour moi. Comme si le simple fait de savoir que ça pouvait à nouveau retentir en moi, me déstabiliserait trop fortement. Comme si ce sentiment universel ne pouvait plus toucher mon âme. Comme si tu étais le seul à pouvoir le décider. Je t'en ai voulu. Comment voulais-tu que je me construise à nouveau si tu n'étais pas prêt à t'ouvrir une nouvelle fois? 

Photo prise il y a bien longtemps, quand tu étais insouciant mon cœur. Deviens-le à nouveau!
Bang bang


Discrètement, depuis trois mois, tu m'as fait comprendre qu'il fallait que j'apprenne à m'écouter. Que tu n'étais pas sourd toi! Mais que moi, par contre je ne voulais pas entendre, pas écouter ni comprendre. Tu as attendu un coup de pied dans la fourmilière pour émettre le premier battement depuis si longtemps.  Et là, quel soulagement! Me sentir vivante de la tête au pieds. Cette impression profonde que la vie avait cessé un premier octobre au matin et qu'elle reprenait son souffle un premier avril en soirée. Mais ton premier battement, mon petit cœur, m'a fait tellement mal aussi. Te sentir vibrer était si inattendu, si inavouable, si brutal. Imagines que dans un silence profond, un silence lourd et inébranlable depuis si longtemps, un joueur de batterie se mettait à jouer un grand coup juste à côté de ton oreille. Comprends-tu maintenant mon petit cœur, que tu m'as fait peur! 

Aujourd'hui encore, même si tu as trouvé dans l'évidence et la simplicité une personne qui avait la clé pour petit-à-petit la tourner dans la serrure et t'ouvrir doucement, tu laisses en moi la peur. La peur que le battement ne trouve pas son écho. Ou alors que celui-ci se perde dans les bruits affluents de la vie. La peur de ne plus t'entendre de nouveau, que tu te brises encore. Mais je t'ai tant de fois demandé de te recoller, de te reformer même si tu n'avais jamais la même forme, le même rythme de battements, j'ai peur que la prochaine fois plus rien ne tienne. D'ailleurs tu vois, je parle comme s'il y avait obligatoirement une prochaine fois! Où est passé mon optimisme à toute épreuve? Oui... Je t'écoute mon petit cœur... Tu me dis quoi? Tu en es sûr? Alors d'accord, je t'écoute... Je ne me pose plus de question puisque tu as l'air si sur de toi!

Au fil des années, Celui avec qui tout est simplement simple a su d'une façon si évidente m'amadouer, t'amadouer. Il a su prendre le temps, se mettre en retrait mais toujours être là pour tourner doucement la clé, si précieuse pour toi. Tour après tour tu baisses tes armes et tes défenses mon petit cœur. J'ai toujours peur mais toi apparemment tu es prêt à franchir toutes les barrières. J'ai donc hâte, dans le plus pur secret entre toi et moi, que les 45 tours soient faits. Qu'ils passent au doux rythme d'une belle mélodie écoutée sur un vinyle. On prendra le temps, toi et moi, comme on l'a toujours fait pour se donner entièrement, en confiance, à celui qui malgré les complications rend toujours tout évident et simple... 

A bientôt mon petit cœur,  quand on sera prêt, quand on sera à cœur ouvert...

Mam'z'aile Oménie.