mardi 11 février 2014

Semaine 7 de l'an 2014 - Destinataire: Tous ces hommes qui ont tant besoin d'une infirmière

Musique de la semaine à écouter: Infirmière de Fauve ǂ

Chers hommes qui ont tant besoin d'une infirmière uniquement pour se sentir exister,

Je vous ai croisé tant de fois et malgré cela je crois que si j'en rencontre à nouveau un, je n'arriverai toujours pas à faire la différence. Vous apparaissez sous tant d'apparences différentes qu'on se fait bien trop souvent avoir. Vous êtes toujours des beaux parleurs, avec de magnifiques histoires à nous raconter. Vous savez toujours trouver les mots qui nous mettent le doute au fond de nous. Ceux qui font que trop facilement on s' attache à vous, à votre sensibilité. Du coup, on est comme prise au piège.  Maladroitement, on sent que ce n'est pas aussi reciproque pour vous. Vous passez du bon temps à nos côtés, ça c'est certain. Mais la vibration du coeur n'y est pas! On se demande à quoi ça sert de rester ensemble et avec toute la douceur que vous avez, vous puisez en vous pour tenter de nous rassurer, pour qu'on reste. Mais quand ça ne marche plus avec nous, qu'on vous met au pied du mûr,  vous ne nous retenez pas. Notre petit coeur est alors mis à rude épreuve.

"J'ai besoin de toi comme une infirmière/ que tu répares ma tête et mes sentiments qui fonctionnent plus bien (...) 
J'ai besoin de toi comme d'une infirmière/ que tu me dises que je suis hors de danger/ que mon état va s'améliorer/ que tu passes ta main dans mes cheveux/ que tu prennes ma vie pour en faire quelque chose de mieux (...) 
J'ai besoin de toi comme d'une cigarette ou d'un verre à chaque fois que je dois sortir dans la foule (...)" 
FAUVE 

En fait, je me rend compte que vous êtes des mecs faibles. Vous avez besoin à tout prix d'une compagnie régulière qui vous est vôtre.  Vous avez besoin d'une fille simple, que d'autres ne regardent pas vraiment mais assez pour rendre envieux vos amis. Vous vous sentez bien avec elle. Vous aimeriez vous projeter avec elle. Mais il y a quelque chose qui vous bloque. Elle vous fait part de ses sentiments. De peur de la perdre, vous dîtes que vous aussi vous en avez. Malheureusement, vous lui mentez.  Vous vous mentez peut-être aussi par la même occasion. Mais c'est tellement plus simple que d'être honnête.

C'est le jeu de la séduction qui vous attire. Le fait de savoir qu'on peut encore plaire. Que vous existez dans les pensées de quelqu'un. Que vos votre lit ne vous paraîtra pas toujours aussi grand, qu'il sera chaud rien qu'au seul fait de penser à elle. Vous ne voulez pas vous attacher mais il faut qu'elle soit folle de vous. Au point de ne pas pouvoir se coucher sans vous dire "bonne nuit". Bien entendu vous ne lui répondez pas de suite, tout en sachant que elle, si elle n'a pas de réponse de votre part, elle ne dormira pas cette nuit là.  Vous lui devenez indispensable à sa vie. En fait, inconsciemment peut-être, vous la manipulez.

Vous avez besoin de cette fille, juste pour vous prouver que vous n'êtes pas homosexuel. Et où est le problème si vous l'étiez? Ah oui votre virilité en prendrait un coup. Et puis bon, il faut assurer devant les potes. Ah! Le poids social qui pèse si lourd sur vos épaules! Vous avez besoin de cette fille pour qu'elle panse les blessures encore ouvertes de votre dernière  relation mais qu'il ne faut surtout pas montrer! Alors elle vous sert simplement à renforcer votre carapace? Avez-vous conscience qu'en prenant certaines filles, peut-être inconsciemment toujours, pour des infirmieres, vous ne faîtes que fuir le véritable problème: vous avez peur d'aimer. Vous avez peur de vous montrer nu, sans carapace, sans murs derrière lesquels se protéger.  Vous avez peur d'être réellement qui vous êtes. 

Simplement, vous êtes un lâche et un peureux.

Photo prise l'été 2012 - avec le tee-shirt de cette homme qui a tant besoin d'une infirmière

Une fois j'ai cru être prise pour une infirmière et avec le recul je me dis qu'il s' est sans doute pris à son propre piège.  Il ne voulait pas être amoureux et il ne l'était peut-être pas. Mais il a pleuré,  sans me retenir, quand je lui ai dit que ça s' arretait là.  Alors avec le recul, je prends conscience que j'étais sans doute beaucoup plus qu'une infirmière à ses yeux, à son coeur... Mais le temps est passé et les choses ont changé,  pour lui comme pour moi.

Mam'z'aile Oménie.