mardi 9 septembre 2014

Semaine 37 de l'an 2014 - Destinataire: ma mémé

Musique de la semaine à écouter: La route de Kyo
Le Gros Cerveau - Août 2014


Chère mémé,

Voilà 15 ans jour pour jour, qu'on m'annonçait la nouvelle la plus triste de ma vie: ta mort. Comment une enfant de 10 peut-elle se relever de la séparation de ses parents puis de ton décès? Longtemps j'ai cru que ce serait tout simplement impossible. Pleurant tout le temps. Ne trouvant plus la force de croire qu'un jour tout sera meilleur. J'en suis venue à plusieurs reprises à tenter le pire. Peut-être d'ailleurs pour essayer de te retrouver du mieux que je le pouvais. Je sais que ce n'était pas ce que tu aurais aimé lire ou entendre mais c'est la vérité.

J'ai compris avec le temps qu'en fait tu étais bien plus près de moi que je ne pouvais l'imaginer. Tu fais partie de mes moindres pensées et ce, chaque jour. Tu m'aides dans chaque choix que la vie m'offre. Tu me guides toujours. Je ne pourrais l'expliquer comment mais je sais que tu jettes toujours un regard bienveillant par dessus mon épaule peu importe ce que je suis en train de faire. Tu sais te mettre sur mon chemin quand je suis en perdition, quand les doutes deviennent trop importants pour que je puisse réfléchir calmement, quand les aléas de la vie font chuter mon moral.

J'en suis même venue à croire que tu m'accompagneras toute ma vie. J'ai l'impression qu'enfant, tu es celle qui a toujours voulu me protéger. Tu as tout fait pour que mon innocence soit épargnée le plus longtemps possible et que je puisse vivre dans l'insouciance jusqu'à mes 9 ans et demi. Je sais que tu aurais voulu faire plus. C'est pourquoi tu as toujours été pour moi comme l'ange gardien qu'on espère tous avoir à un moment dans sa vie. Mais toi tu es plus forte qu'un ange qui ne fait que passer dans ma vie. Tu as su persister même après ta mort. Mémé, tu m'accompagnes de jour en jour, de nuit en nuit. Je sais que tu n'es pas loin. Il paraît que j'ai même une de tes magnifiques plumes dans le dos...


Secrète confidente
écrit le 21.07.2014 (comme quoi je t'écris tout le temps)

Cela va faire 15 ans bientôt, 
Que tu es partie là haut.
Tu nous as quitté bien trop tôt
Trop vite, comme au galop

Mais aujourd'hui je sais
Que peu importe où je suis, tu es.
Tu vis avec passion dans mes pensées
Et à chaque fois tu re-née.

Mémé, dès que j'ai un doute 
Je te parle des différentes routes
Et toi doucement, tu m'écoutes
Me guides, et sèches mes gouttes.

Tu es ma secrète confidente
La plus intime, la plus fervente
Peut-être même la plus aimante
Mais qui n'est malheureusement plus présente.

Guide encore en secret
Mes pas pendant encore des années
Car quoiqu'il arrive je t'écouterai
Ma douce et tendre mémé.


Je ne sais pas non plus comment te dire que tu es ma force. Tu es ma guide spirituelle. Maintenant sans dire de mot, la simple pensée me donne l'impression que tu es là. J'essaie tant bien que mal de suivre les directions que je pense juste mais je me demande toujours parfois si maintenant, après 15 ans, tu serais fière de moi. Suis-je devenue la jeune femme que tu espérais? Suis-je toujours ta petite fille préférée? J'essaie toujours de suivre les valeurs que tu m'as donné, mémé, même si parfois il est dur pour moi de ne pas être dans le jugement. Mais comme tu me l'as dit je ne m'approche pas des gens dont j'ai un mauvais pressentiment, que je ne sens pas, comme tu disais. J'écoute mon instinct le plus possible. Je m'écoute aussi quand j'y arrive. Mais j'ai toujours ce manque en moi. Toi.

Tu as laissé un vide incommensurable derrière toi. Je ne le remplirais pas. Je ne l'oublierais pas. Il est là. Il reste là. Car c'est la dernière chose que tu m'as laissé. Alors même si c'est dur de ne plus t'avoir physiquement à mes côtés, saches que tu as une place immense dans mon cœur et mes pensées.

Je t'aime infiniment.


Mam'z'aile Oménie.